Enveloppe premier jour (FDC)

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Un peu de lecture

L'Union Général des Etudiants Musulmans ALgériens (U.G.E.M.A)
L’apparition de cette organisation estudiantine n’est pas le fruit du néant.Ses origines et ses racines remontent aux années 20 du siècle dernier et ce, grâce aux efforts des premiers étudiants qui avaient grandi au sein du mouvement national, se nourrissant de ses idées et ayant foi en ses principes.
En dépit des pressions exercées par la réalité coloniale, cela n’a pas empêché l’étudiant algérien de réfléchir et aspirer au changement de ses conditions sociales, culturelles, économiques et politiques et de tenter d’imposer son existence à travers la création d’associations et d’organisations lui permettant de démontrer ses possibilités et canaliser ses énergies afin de réaliser ses aspirations ainsi que sa vision prospective.
Les développements politiques et militaires traversés par l’Algérie ainsi que la situation dramatique vécue par l’étudiant algérien constituèrent le soubassement d'une réflexion visant à mettre en place une organisation à travers laquelle les étudiants pourraient défendre leurs intérêts matériels et moraux en tous lieux.
C’est ainsi qu’est née l’Union Générale des Etudiants Musulmans Algériens au mois de juillet 1955, soit six mois après le déclenchement de la lutte de libération.
Parmi les membres fondateurs, nous citerons l’étudiant Abdesselam Belaïd, Ahmed Taleb al Ibrahimi, Mohammed Benyahia, Aissa Messaoudi, Mohamed Menouar Merrouche, Abdelhamid Mehri et parmi les martyrs, Taleb Abderrahmane, Benzerdjeb, Benbaâtouche, Amara Lounis Mohamed.
Les objectifs visés à travers la création de l’UGEMA résident dans les points suivants :
1- La défense des intérêts matériels et moraux de l’ensemble des étudiants algériens où qu’ils soient.
2- Unification de l’orientation estudiantine dans un mouvement estudiantin unique.
3- Rattacher le devenir de l’intellectuel algérien à celui de son peuple en lutte de sorte à éliminer toutes les distinctions induites par les traditions universitaires françaises.
4- Nécessité pour l’étudiant algérien d’assumer sa responsabilité historique et civilisationnelle à l'égard du combat de son peuple et contrecarrer la propagande française prétendant que la Révolution Algérienne n'est que l’œuvre d’une bande de criminels et brigands et qu’elle est d'inspiration extérieure, visant à déstabiliser la présence française en Afrique du Nord.
L’UGEMA a entamé son activité politique et militante au mois de mars 1956 par la tenue de son second congrès à Paris. Au cours de ce congrès, un certain nombre de résolutions furent adoptées dont les plus importantes sont la position d’ensemble vis-à-vis de la lutte de libération et du combat des Algériens, puisque les congressistes avaient revendiqué l’indépendance de l’Algérie sans conditions et demandé au gouvernement français d’ouvrir des négociations avec le Front de Libération Nationale.
En réponse aux mesures prises par le ministère français de l’intérieur à l’encontre des leaders estudiantins et de l’ensemble des étudiants algériens présents sur le sol français, les étudiants algériens décidèrent de relever le défi face à l’appareil colonial. C’est ainsi que fut décidée la grève générale.
La décision de faire la grève suscita la surprise et l’admiration des milieux intellectuels dans le monde et démontré la solidarité sincère de l’étudiant algérien avec le peuple algérien qui endurait le martyre. Elle révéla également la disposition de l’étudiant algérien à intégrer le champ de la lutte armée.
En effet, la grève avait atteint les objectifs qui en étaient attendus et qui avaient été définis dans l’appel à la grève diffusé par l’Union. Au cours de la grève, les avant-gardes des étudiants avaient commencé à rejoindre le maquis et la Révolution a pu ainsi bénéficier des compétences et spécialités scientifiques apportées par les étudiants qui avaient rejoint ses rangs.
L’une des premières démarches effectuées par les étudiants algériens a consisté à acquérir la reconnaissance internationale à travers leur présence à toutes les manifestations internationales pour expliquer la question de leur peuple et défendre les intérêts de la Révolution et ses objectifs. Parmi celles-ci, figure la sixième conférence mondiale des étudiants à Colombo à laquelle l’Union avait été admise en tant que membre délégué.
De même que l’Union avait arraché la reconnaissance et l’admission en tant que membre au sein de l’Organisation mondiale de l'Est.
Loin de se limiter à cela, l’Union intensifia ses efforts auprès des fédérations estudiantines mondiales aussi bien en Suisse qu’en Hollande, en Allemagne, en Italie , en Chine, en Amérique et dans les capitales arabes, expliquant la question algérienne dans ces pays et capitales en vue d'obtenir leur sympathie et leur appui.
L’administration coloniale française n’est pas restée les bras croisés face aux succès éclatants dont la question algérienne avait commencé à récolter les fruits à travers la solidarité et le soutien internationaux, grâce aux efforts de l’Union.
L'administration et à travers elle, le ministère de l’intérieur, ne tardèrent pas à prononcer la décision de dissolution de l’UGEMA le 28/01/1958. Ne se contentant pas de cela, elle procéda à l'arrestation des étudiants qui furent soumis aux interrogatoires, et subirent toutes sortes de torture pour être ensuite jetés dans les geôles françaises.
Selon les termes de la décision du ministère de l’intérieur, l’Union avait dévié des ses objectifs et s’était mise à exécuter les ordres et directives du Front de Libération Nationale.
La décision de dissolution de l'UGEMA a soulevé une large vague de protestation à l’échelle internationale, notamment dans le milieu estudiantin mondial. La solidarité internationale avec l’Union se manifesta au cours de la conférence extraordinaire de Londres en Avril 1958 à laquelle avait assisté un nombre important d’organisations nationales et internationales et au cours de laquelle fut décidée l’organisation d’une semaine de solidarité avec les étudiants algériens.