La passion gagne les Algériens - Virée chez les vendeurs de timbres et de cartes postales

La passion gagne les Algériens - Virée chez les vendeurs de timbres et de cartes postales

La collection de cartes postales, de timbres-poste et de vieilles pièces de monnaie est devenue une véritable passion pour de nombreux Algériens. En effet, les amateurs, jeunes et moins jeunes, ont aujourd’hui leur propre «marché», dont le plus important se trouve à la Grande Poste à Alger-Centre.

« Je suis installé ici depuis 23 ans et je vends des anciennes cartes postales, des timbres-poste et des vieilles pièces de monnaie. Beaucoup de collectionneurs et de simples citoyens viennent acheter chez moi », nous indique Ahmed Azzoug, vendeur de vieux timbres-poste et de vieilles cartes postales. Ce passionné n’omet pas de signaler qu’il avait commencé à collectionner ces objets en 1942, «une époque où, jeune, je réunissais les photos d’équipes de football et de boxe notamment», dit-il.
A cette époque, il collectionnait également des timbres-poste de tous les pays du monde. Des timbres qu’il garde jusqu’à présent. Au moment où ammi Ahmed nous entretenait de sa passion, en même temps son gagne-pain, un ancien collectionneur s’amène sur les lieux.

Celui-ci, qui semble bien connaître Ahmed Azzoug, n’hésite pas à se joindre à la discussion.

« Tout jeune, je faisais des échanges avec des collectionneurs français, belges, espagnols et italiens. On échangeait nos timbres via le courrier. C’était très passionnant, et une grande confiance nous unissait», nous dit Sid Ali, 53 ans, venu dénicher des « perles rares », dit-il.

Quant à Saléha, une férue du timbre, elle souligne que son père était antiquaire, « d’où sa passion pour les objets anciens », révèle-t-elle.

Pour, Farouk, fils d’ammi Ahmed, lui-même collectionneur, son père « a consacré toute sa vie à ce noble métier ». « Il se déplaçait un peu partout dans le monde, faisant des échanges ou achetant des timbres et des cartes postales d’époques révolue s», dit-il. « Personnellement, je ferai tout pour préserver ce métier, comme l’a fait mon père. Mon but est d’inculquer cette passion à mon fils Waïl qui est déjà un petit collectionneur de voitures métalliques », ajoute Farouk.

La carte postale, la mémoire…
Pour Lyès, professeur d’université, la collection de cartes et de timbres-poste « fait partie de sa vie ». « C’est une passion qui retrace notre culture et notre patrimoine. La photo, par exemple, est un modèle parfait de l’évolution de l’histoire de l’Algérie », souligne ce collectionneur « invétéré ». Sa femme Tassâadit, médecin gynécologue, dit avoir découvert cette passion il y a dix ans, « lorsque j’ai épousé Lyès ». « J’ai remarqué que les gens s’intéressent beaucoup aux anciennes cartes postales, surtout celles des quartiers d’Alger prises entre 1898 et 1950 », nous signale cette dame qui dit en détenir plus de 1 000. Il faut dire que le « marché » de la Grande Poste est l’un des sites les plus fréquentés d’Alger.

« Nous recevons chaque semaine des centaines de clients. On vient acheter une carte de Bab El-Oued ou bien celle de Houari Boumediene ou encore celle du célèbre paquebot Al-Kairouane qui reliait autrefois Alger à Marseille », nous confie Mohamed Chérif Sedkaoui, un autre vendeur, voisin d’ammi Ahmed.

Adel Tria, un artiste peintre rencontré sur les lieux, est un amateur de photos anciennes, surtout les cartes qui reprennent d’anciens tableaux peints.

Du : 12-08-2009
Auteur : Mehdi Isikioune
Source : Le Jeune Indépendant QNI