Exposition de Hachemi Ameur au Musée National de l'Enluminure, de la Miniature et de la Calligraphie Arabe

Exposition de Hachemi Ameur au Musée National de l'Enluminure, de la Miniature et de la Calligraphie Arabe

La miniature contemporaine

Avec ses œuvres, Hachemi Ameur défie et remonte le temps et l’espace. Son travail est basé sur une démarche particulière : innovation du style. Depuis le 24 octobre dernier, ce plasticien expose au Musée national de l’enluminure, de la miniature et de la calligraphie arabe (Palais Mustapha-Pacha, Basse Casbah). Une trentaine d’œuvres sont visibles jusqu’au 10 novembre 2011.

Des œuvres qui ont le souci de refléter les inquiétudes et les appréhensions de l’artiste. Natif de la Mitidja, plus précisément de Hadjout, Hachemi Ameur compte à son actif une soixantaine d’expositions (personnelles et collectives) qui l’ont conduit à sillonner le territoire national, mais également rendre son art plus visible à l’étranger dans différentes manifestations qui se sont déroulées en Chine, aux États-Unis, en France, en Jordanie, au Venezuela et en Pologne. Intitulée “la Miniature contemporaine, l’exposition est un mixe de trois arts qui sont indissociables pour l’artiste : la miniature, pour la création, l’enluminure pour l’embellissement, et la calligraphie pour accentuer l’œuvre. Chaque œuvre renvoie à un sujet bien précis. Avec une vision plus large mais où le détail prime, car omniprésent. Tout est précis. Dans ‘‘Falloudja’’, Hachemi Ameur montre la souffrance du peuple irakien à travers la photo collée, de quatre femmes en pleurs. Sur l’arrière-plan, dessiné, le visage d’une autre femme à la mine déconfite avec la transcription War, Iraq, USA, ONU”… Une phrase lourde de sens.

Dans “Septembre noir”, le noir est prédominent étouffant les autres couleurs pour rappeler les attentats du 11 septembre 2001. Par ailleurs, avec son autre toile “Bataille de Mazagran”, le plasticien revisite un pan de l’histoire de l’Algérie, celui de la bataille de 1840, en ce lieu, à l’ouest algérien, près de Mostaganem, qui opposa des soldats algériens aux forces coloniales. Cette histoire est racontée à travers une femme au regard hagard, d’où émane la peur…Outre l’alliance des trois arts susmentionnés, l’artiste recours au collage, pour une dimension plus contemporaine, à l’image des timbres de poste qui servent d’encadrement. Un univers créatif qui met en exergue des techniques personnelles expressives, présentant avec sincérité les inquiétudes d’un homme, provoquant les émotions du public. À contempler toutes ces œuvres, c’est une, des occasions de réflexion sur le monde dans lequel nous vivons.

Du : 02-11-2011
Auteur : Amine Idjer
Source : Liberté (liberte-algerie.com)