Le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme a choisi une manière insolite pour célébrer la Journée mondiale des personnes handicapées, fêtée le 3 décembre de chaque année.

En voulant marquer l’événement «à sa manière», le département de Ghania Eddalia a été la risée des philatélistes, désagréablement surpris par l’émission d’un timbre qualifié de bidon, mis en vente mardi dans les recettes principales.

Il s’agit ni plus ni moins que de la reproduction de la couverture en arabe du «Dictionnaire de la langue des signes algérienne». Un ouvrage dont le projet a été initié par le ministère de la Solidarité en 2008, avec l’installation d’une commission de spécialistes pour le concrétiser.

Selon ses concepteurs, le dictionnaire, édité en 2017, contient 1560 mots signés, se rapportant à 29 thèmes de la vie quotidienne, transcrits dans les trois langues : arabe, français et langage des signes.

Finalisé en 2018, il a été mis à la disposition du citoyen pour la première fois depuis l’indépendance pour permettre une meilleure communication avec les sourds-muets.

Malheureusement, la figurine postale choisie pour faire la promotion de cet ouvrage est qualifiée de véritable mépris pour la philatélie algérienne, qui poursuit sa descente aux enfers depuis cinq ans. «Au lieu de faire appel au talent artistique confirmé de nos dessinateurs de timbres parmi lesquels nous comptons des miniaturistes et artistes peintres de renom (Ali Kerbouche, Tahar Boukeroui, Djazia Cherrih, Ali Mechta), le service philatélique confirme son faible pour les maquettes ‘‘ministérielles’’ bidouillées par des infographistes ‘‘de service’’ n’ayant aucune notion des exigences techniques et esthétiques du dessin du timbre», remarque Mohamed Achour Ali Ahmed, éditeur de la revue spécialisée Philnews. «Et pendant que nous y sommes, pourquoi chercher à créer une maquette originale pour le traditionnel timbre de l’élection présidentielle ? Le scan d’une carte de vote fourni par le ministère de l’Intérieur ferait très bien l’affaire», ajoute-t-il.

Des philatélistes, qui ont réagi à cette «émission», ont proposé de la classer dans une nouvelle thématique, appelée : «Les pitreries d’Algérie Poste», en réponse à ce qui se fait au niveau du service philatélique qui a cautionné ces actes.

Du : 08-12-2019
Auteur : Selmane Arslan
Source : El Watan (elwatan.com)