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Timbres Poste - 1978
N° 684
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Timbre Poste Algérie
N° Y&T 684
Prévention Routière
Prévention routièreSécurité des enfants
En Algérie, des milliers d’enfants âgés de plus de 6 ans prennent tous les jours le chemin de l’école et sont rarement accompagnés par des adultes. Ils évoluent seuls et font de la rue des terrains de jeu.
Généralement, les adultes ne font pas preuve d’un sens très affiné des responsabilités. Ils semblent le plus souvent avoir confiance en leurs enfants. Ils les envoient faire des courses même si les rues à traverser sont dangereuses.
Reconnaissons d’ailleurs que dans notre pays à circulation assez importante, le nombre des jeunes victimes (mineurs âgés de moins de 15 ans) se chiffre à 4 837 dont 258 sont décédés au cours de l’année 1977. Le pourcentage de ces jeunes victimes représente 40% du nombre total des personnes tuées et blessées au cours de la même année.
Dans la chaîne des causes et des circonstances qui précèdent tout accident de la circulation, trois facteurs sont en général invoqués : l’homme, le véhicule, la route. Mais avant de jeter quelque dévolu sur ces facteurs, un phénomène reste pourtant à discuter et à mettre en exergue, c’est celui de l’environnement routier qui n’a pas été conçu pour les enfants.
En effet, au même titre que tout environnement moral ou social dans lequel l’enfant baigne, l’environnement routier se doit de créer, dès le plus jeune âge, les réflexes conditionnels nécessaires à l’évolution de l’enfant dans la rue avec un minimum de risques. C’est pourquoi il convient de souligner que l’environnement routier actuellement en vigueur reste lointain, indéchiffrable, voire étranger à l’univers de l’enfant tant celui-là a été fait par et pour les adultes.
Il y a lieu d’adapter et de se ravaler au niveau des catégories de l’entendement de l’enfant pour mieux l’intéresser d’abord et ensuite le prévenir des dangers qui le guettent. En ce sens, l’enfant est plus perméable, plus ouvert que l’adulte à ce genre de pédagogie routière.
Par exemple, on peut citer des cas où le sens des symboles routiers n’est pas évident aux jeunes enfants ; le feu vert donne passage à l’enfant quand il est sur une bicyclette ou dans la voiture de son père. Mais le feu vert ne donne pas le droit de passage à l’enfant piéton et faire comprendre cela à un jeune de 6 à 7 ans et même plus demeure très difficile. Cela reste valable surtout lorsqu’on pense que le développement de l’enfant ne remplit pas encore toutes les conditions de maturation physiologique et psychomotrice qui sont souvent à l’origine d’accidents dramatiques.
Parmi les obstacles physiologiques, il est bien connu qu’un enfant a une mauvaise vision latérale : il voit mal surgir un véhicule et localise mal l’origine des sens. Au plan psychologique, ce n’est pas simple non plus. L’enfant a une attention unidirectionnelle : il pense à une chose et pas à une autre. C’est ainsi qu’on peut expliquer cet accident épouvantable où l’enfant sortant d’une école ou circulant sur un trottoir aperçoit son père, sa mère ou son copain. Il ne pense plus alors aux automobiles et se précipite vers la personne qu’il aperçoit.
Et puis, il y a la foule des mauvais exemples donnés par les adultes dans la circulation, ce qui est quasi catastrophique compte tenu de l’importance du processus d’imitation dans l’éducation. Compte tenu de ces données, une question se pose : à qui la faute ?