Non dentelé

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Un peu de lecture

L'Union Général des Travailleurs Algériens
La création de l'UGTA par le Front de Libération Nationale visait à donner un nouveau souffle à la Révolution, renforcer ses rangs en unifiant la classe laborieuse algérienne dans une organisation syndicale unique mais surtout pousser cette catégorie sociale à participer, non seulement à la défense des intérêts matériels et sociaux des travailleurs mais également au combat politique et à la lutte armée pour la libération de l'Algérie. C'est ainsi que le 24 février 1956 fut créée l'UGTA.
L'un des objectifs recherchés à travers la création de l'UGTA était l'internationalisation de la question syndicale algérienne et la mobilisation efficace de tous les travailleurs du monde en vue de soutenir la question des travailleurs algériens en lutte.
Pour la concrétisation de ces objectifs, l'UGTA adhéra à la Confédération internationale des syndicats libres qui a constitué une tribune pour faire entendre sa voix auprès de l'opinion publique internationale.
Des sections de l'UGTA furent créées en Tunisie, au Maroc et en France. Ces pas lui permirent de mener une intense activité au niveau mondial en vue de faire connaître le mouvement syndical algérien ainsi que la question de la guerre en Algérie et ses répercussions sociales, acquérir le soutien des travailleurs dans le monde à la lutte des travailleurs et du peuple algériens.
Cette action à l'échelle internationale fut couronnée par des aides importantes aux réfugiés algériens aussi bien en Tunisie qu'au Maroc, l'obtention de bourses d'études et l'envoi de bon nombre de travailleurs algériens en formation et spécialisation dans différentes usines à travers le monde.
Les autorités coloniales ont certes tenté de limiter l'action et les mouvements de l'Union, en lui créant des obstacles, soit en n'autorisant pas ses leaders à quitter l'Algérie, soit en les enfermant dans les geôles françaises. Le secrétaire général de l'Union, AISSAT Idir, fut l'une des victimes de cette politique.
C'est ainsi que, grâce à cette organisation, le FLN a réussi à rendre publics les crimes du colonialisme français en Algérie au niveau des instances internationales et des rassemblements de travailleurs et par conséquent, œuvrer à gagner l'opinion publique à la cause algérienne.
L'UGTA joua un rôle important et prépondérant dans l'organisation de la classe laborieuse algérienne et le resserrement de ses rangs au service des objectifs de la Révolution Algérienne.
Ce rôle s'est accru et consolidé suite au Congrès de la Soumam qui avait débouché sur une vision prospective de l'UGTA et de l'UGEMA et le rôle qui leur est dévolu dans la lutte et le développement.
C'est au sein de l'émigration que le rôle de la classe laborieuse algérienne a émergé, notamment en France, où les travailleurs algériens contribuèrent de manière efficiente au soutien de la Révolution à travers les cotisations financières collectées au profit de la Révolution par les sections de la Fédération du FLN, implantées dans les différentes villes de France.
Les cotisations des travailleurs s'élevaient à 30 Nouveaux Francs par travailleur et il est à signaler qu'en 1961, le nombre de participants avait atteint 135.202 travailleurs militants. Le montant collecté par les travailleurs était de 500 Millions de Francs Français.
Le rôle de la classe laborieuse a également émergé après le déplacement de la guerre en France et l'ouverture d'un deuxième front. Dans ce cadre, la ville de Paris ainsi que d'autres villes françaises furent la cible de nombreuses actions commandos et de sabotage, sans omettre l'organisation par l'UGTA de nombreuses grèves à l'intérieur du pays et à l'extérieur au cours des années 1956/1957.
Les programmes et objectifs des grèves furent exécutés minutieusement et de façon judicieuse par l'UGTA, démontrant ainsi la conscience et la maturité politique qui caractérisent la classe laborieuse en Algérie.
La participation de l'UGTA à ces grèves avait confirmé, à l'opinion internationale, l'unité du peuple algérien.
Depuis l’indépendance, l’UGTA continue et dans le cadre du pluralisme syndical, à œuvrer dans tous les domaines de la vie économique, sociale et culturelle. En tant qu’organisation, elle contribue à la mobilisation des forces vives nationales autour des tâches de développement et des questions d’intérêt national tout en étant à l’écoute des préoccupations et revendications des travailleurs.