Baya Mahieddine
Baya, Fatma Haddad de son vrai nom, naît en 1931 à Fort de l'Eau / Bordj El Kiffan à l’Est d’Alger. A 9 ans Baya devient orpheline et recueillie par sa grand-mère, elle a emprunté son nom d’artiste au prénom de sa défunte mère, qu'elle peindra et idéalise avec des tableaux... Baya n'avait que 16 ans, quand le collectionneur et galeriste français Aimé Maeght la découvre à Alger. Ses toiles à la gouache et aux couleurs vives l'ont convaincu de ses compétences et de sa sensibilité artistique... En 1947, Baya est invitée à Paris où elle est accueillie par le groupe des surréalistes (expo internationale des surréalistes), et charme immédiatement l’élite artistique et en particulier Pablo Picasso et Henri Matisse avec qui elle collaborera dans le mythique studio de poterie Madura à Vallauris. Elle rencontre entre autres George Braque qui l'encourage paternellement à persévérer dans la voie qu'elle s'est choisie. Douée pour le dessin et l'usage de la couleur pure est autorisée à exposer dans la Galerie Maeght où un catalogue est publié avec une superbe préface d'André Breton qui l'a qualifie de 'reine'.
Albert Camus écrit après avoir vu l'exposition de Baya en 1947 : 'J’ai beaucoup admiré l’espèce de miracle dont témoigne chacune de ses œuvres. Dans ce Paris noir et apeuré, c’est une joie, des yeux et du cœur. J’ai admiré aussi la majesté de son maintien au milieu de la foule des vernissages : c’est la princesse au milieu des barbares.'
Le magazine Vogue publie l'année suivante une photo d'elle pour illustrer un article qu'Edmonde Charles-Roux lui consacre.
Picasso qui a installé son atelier d'été à Vallauris - où réside le couple Maeght - aide, en 1949, la jeune autodidacte à exercer son goût pour la sculpture en céramique dans l'atelier Madura où elle réalise, sous l'oeil expert du Maitre, de nombreuses pièces.
8 ans plus tard, c’est elle qui inspire Picasso dans son œuvre 'Les femmes d’Alger' avec la moudjahida Djamila Boupacha comme icône..
Dans les année 60, ses œuvres sont exposées partout dans le monde : au Musée National des Beaux-Arts à Alger, Musée des Arts Décoratifs à Paris mais aussi au Maghreb, en Europe, à Cuba et au Japon.
Baya Mahieddine s’éteint en 1998 à Blida laissant derrière une œuvre d'une valeur inestimable... Aujourd’hui, on peut retrouver ses tableaux dans les collections de l’Institut du monde arabe à Paris, du musée d’art brut de Lausanne, de la fondation Kamel Lazarà Tunis, de la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence, mais surtout au musée national des Beaux-arts d’Alger et bien d’autres..
Source : facebook.com/profile.php?id=100064637714131
Du : 29-08-2024