L'Algérie commémore le 171e anniversaire de l'année d'El Khalia - Qui se souvient des enfumades de Laghouat?



L'Algérie commémore le 171e anniversaire de l'année d'El Khalia - Qui se souvient des enfumades de Laghouat?

L’histoire coloniale de l’empire français en Algérie est jonchée de crimes indescriptibles et d’enfumades qui dépassent l’entendement.

L’enfumade de Laghouat qui est connue par « l’année d’El Khalia », c’est-à-dire l’année de l’anéantissement, comme expression qui reflète l’horreur commise contre les deux tiers de la population de cette région par la soldatesque commandée par le criminel général Pélissier, n’a pas été autant traité par les historiens de la période coloniale, comme cela a été le cas pour d’autres massacres et crimes coloniaux abominables. L’enfumade de Laghouat dépasse de loin celles de Dahra et de Ouled Riah et celle des Ouffias », El Harrach.

Il faut dire que la politique de la terre brûlée a été entamée le 4 décembre 1852 à Laghouat à travers les enfumades les plus abjectes par lesquelles l’armée coloniale s’est distinguée, avec barbarie, dans sa concrétisation. Le général et criminel de guerre, Pélissier, a écrit son rapport qui était adressé au gouverneur général de cette époque en indiquant : « Monsieur le gouverneur général, je vous ai rendu compte, hier au soir, des dispositions que j’avais prises pour la journée d’aujourd’hui. Au lever du soleil, je me suis porté à la batterie de brèche établie au marabout de Sidi El Hadj-Aïssa. Les travaux avaient été poussés pendant la nuit avec une parfaite intelligence et une rare vigueur par le capitaine Brunon, du génie et le lieutenant d’artillerie Caremel, sous les ordres du général Bouscaren. Je trouvais l’établissement de cette batterie assez complet et la disposition du front d’attaque favorable pour arriver promptement à une brèche praticable et pouvoir livrer l’assaut. Malheureusement, comme du col jusqu’à la batterie, on était obligé de passer sous une pluie de balles, parties des tours et des jardins, et dont il était impossible de se défiler, le brave général Bouscaren fut blessé grièvement à la jambe pendant le trajet, mais j’espère que cette blessure n’aura pas de conséquences funestes ». Dans ce rapport, qui était destiné au gouverneur général, le général Pélissier reconnaissait qu’il était difficile d’opérer la mission de prise de la ville de Laghouat.

Donc, il ne restait que la méthode abjecte et barbare d’emmurer et de lancer des enfumades, en recourant pour la première fois, à l’extermination massive en tant que doctrine militaire, en utilisant des armes chimiques contre des populations qui se sont soulevées pour défendre leur ville et les symboles de ladite ville en même temps.
L’historien et universitaire Mâamar Djirène, qui s’est intéressé à l’étude de l’invasion de Laghouat par l’armée coloniale, a souligné que « les massacres perpétrés par les forces coloniales françaises à l’encontre du peuple algérien, lors de la prise de Laghouat, en représailles aux farouches résistances menées héroïquement par Chérif Benabdallah et Bennacer Benchohra, font partie des « plus atroces crimes commis par la France coloniale dans le cadre de sa politique de la terre brûlée et la réalisation de ses desseins expansionnistes et de mainmise sur le sud algérien », a-t-il rappelé.

Les enfumades de Laghouat ont montré le degré de barbarie et le crime génocidaire où la France coloniale s’est distinguée avec « l’art et la manière » pour « civiliser » ceux qui vivaient dans la quiétude et la sérénité sur leurs terres et qui se sont réveillés sur le son des «hallalis » émanant des soldats munis d’armement sophistiqué à cette époque, afin de perpétrer leur ultime massacre et génocide tel qu’ordonné par Pélissier et ses collaborateurs.

Les historiens ont rappelé que « les forces coloniales françaises ont recouru, dès la fin novembre et jusqu’au 2ème jour de décembre, au bombardement de la région de Laghouat en obus chargés entre autres de chloroforme, un composant chimique toxique provoquant une grande inflammation des poumons et pouvant causer la mort par asphyxie », atteste-t-on. Les enfumades de « l’année d’El Khalia » de Laghouat avaient démontré le niveau de sauvagerie de la France coloniale qui utilisait le concept « civilisation » pour faire croire au reste du monde que son œuvre était foncièrement « civilisatrice », mais elle a oublié de mentionner que cette « civilisation » est immaculée du sang des populations de Laghouat et autres régions de notre vaste pays qui a souffert le martyre durant cette funeste période de la nuit coloniale.

Du : 06-12-2023
Source : L'expression (lexpression.dz)