Oblitérés...On a ordre à éviter les CTO

Oblitérés...On a ordre à éviter les CTO

Le timbre-poste ‘‘usagé’’, est le genre de vignette qui se remarque le plus, avec désormais de moins en moins ‘‘d’adhésion’’ et de faveur, venant des collectionneurs. Pourtant, de son vrai état, il ne peut être autrement qu’oblitéré, parce que connecté au réel et en prise directe avec le courrier. Qu’en est-il donc des timbres neufs ? Concrètement, ce sont des valeurs fiduciaires, avant un éventuel emploi ou une improbable démonétisation. A la limite, des contrexemples qui valent par leur fraîcheur et le jeu de comparaison qu’ils permettent. Deux pôles, deux collections distinctes. Pour quel bilan ?

Alors que les temps ne sont pas vraiment sombres, l’avenir dans lequel se projette cette catégorie de vignettes estompées, s’annonce incertain. Dans notre pays, elles se positionnent loin derrière les modèles neufs, qui dominent toujours, nettement le marché. Mais il n’y a pas d’estimation chiffrée à ce sujet. La maigre communauté d’adeptes nationaux, investie dans le genre, dénombre ceux qui ont commencé il y a plus de soixante ans, ceux qui commencent maintenant et tout ceux, très peu, qui ont commencé entretemps.

Avant tout, il s’agira de mettre en lumière ces précieux objets qui emballent notre quotidien, sans rien sacrifier de leur complexité. A commencer par les cachets d’oblitération, que composent, la dénomination du bureau de poste, le quantième (jour et mois) et le millésime, tenus d’être lisibles sur les vignettes agrémentant l’affranchissement. Au moins pour ce qui relève de l’année, si on veut les ranger dans un classeur de collection. Un repère primordial, quand le protocole proscrit toute figurine compostée au-delà des six mois, suivants sa date de retrait. C’est dire toute la difficulté à se procurer ces déclinaisons en pénurie. Car, en dehors des séries courantes, la matière à observer se fait rare. En cause : l’érosion de l’activité de courrier, les modestes tirages des valeurs commémoratives (250 000 exemplaires) et l’absence de culture de récupération des emballages qu’induit le circuit postal, le cœur de l’impasse.

Non sans mal : les philatélistes attachés à ce domaine tentent d’anticiper leurs besoins. Combien sont-ils aujourd’hui à être au complet pour la seule période ‘‘Algérie indépendante’’ ?

Dans ce sillage, la prolifération des CTO interroge.
Voilà ce qu’en dit Wikipédia : ‘’ Un timbre-poste annulé sur ordre (bien plus connu sous son abréviation anglaise CTO pour Cancelled To Order) est un timbre qui a été oblitéré par une administration postale, mais qui n'a jamais réellement servi comme moyen d'affranchissement. Le cachet est apposé machinalement juste après l'impression des timbres et parfois même directement lors cette étape. Les CTO sont émis et vendus par les administrations postales de certains pays directement aux marchands de timbres qui se chargent alors d'approvisionner les philatélistes.’’

On savait certaines entités postales, piètres acteurs économiques, mais à ce niveau-là, on peut légitiment se poser des questions. Face aux volumes de CTO, régulièrement déversé à l’échelle mondiale, on ne manque pas de s’inquiéter.

Les pigeons de ce sous-genre d’oblitérés, déclarés inopérants par la FIP, sont les jeunes collectionneurs et les nouveaux arrivants.
1ère image : trois classeurs ‘‘made in China’’ de timbres-postes oblitérés d’Algérie (années quasi complètes de l’indépendance à nos jours)
2ème image bloc N° 5 avec oblitération du 05 novembre 1984.

Du : 30-04-2023
Auteur : Achour Oufella